Du fait de la levée rapide de l’interdiction de vendre des plantes à la fin du mois d’avril, de nombreuses jardineries ont pu compenser en partie ou en totalité le dommage engendré. Suivant le modèle commercial, les entreprises productrices de plantes ont dû toutefois agir différemment. Les perdants ont aussi côtoyé les profiteurs.
L’avenir s’annonçait des plus moroses lorsque le Conseil fédéral a décrété le 16 mars en vertu du droit de nécessité de fermer tous les magasins ne vendant pas des denrées alimentaires ou des médicaments. Les jardineries se voyaient ainsi interdire dans une large mesure de vendre leurs produits. L’assouplissement rapide des ventes a permis d’éviter le pire, comme il ressort désormais d’une enquête de JardinSuisse. Mais suivant le modèle d’entreprise, l’interdiction de la vente directe a laissé des traces de freinage plus ou moins nettes dans la marche des affaires : notamment les sous-traitants des grossistes en ont été pour leurs frais. Ceux-ci sont restés avec leurs marchandises sur les bras jusqu’au déconfinement de la branche verte, le 27 avril. Les jardineries spécialisées dans les grossistes ont été alors contraintes pour la plupart de composter des plantes annuelles non écoulées. Les jardineries pratiquant la vente directe ont essayé de sauver complètement ou du moins en partie les affaires printanières dans la phase d’interdiction des ventes en renforçant leur service de livraison et de retrait sur simple commande par téléphone. Les fournisseurs dotés de boutiques en ligne ont fait partie des profiteurs et ils n’ont pratiquement pas pu couvrir la demande. En effet, le souhait des jardiniers amateurs d’exploiter le printemps pour effectuer des plantations a été grand durant le confinement. Bien des gens ont eu soudain plus de temps pour s’occuper de leurs jardins en raison de l’économie balbutiante et des programmes de loisirs mis en veilleuse.
Parmi les entreprises de production et de vente interrogées, 123 ont répondu, ce qui équivaut à plus d’un quart des membres de l’association de ce secteur de la branche. Les plus grandes entreprises ont eu tendance à participer à l’enquête. Les floriculteurs (31%), les détaillants / garden centres (27%) ainsi que les pépinières (25%) sont principalement représentés. Ils ont utilisé la vente directe comme canal de distribution à raison de 72%, tandis que 17% des entreprises ont écoulé leurs produits auprès de grossistes et 11% dans des bourses.
Nombre d’entreprises avec un moindre chiffre d‘affaires
Les diverses conditions préalables suivant l’orientation commerciale doivent être gardées à l’esprit au moment d’interpréter les résultats de l’enquête. Au total, 48% des entreprises ont enregistré des pertes de chiffre d’affaires durant le confinement. Au nombre des perdants figurent essentiellement les sous-traitants des grossistes. Chez 22% d’entre eux, les chiffres d’affaires ont baissé jusqu’à 25% en comparaison avec la période de l’année précédente. Chez 11% des entreprises, le chiffre d’affaires avait même reculé de 25 à 50% et chez 15% autres de plus de 50%.
L’autre moitié des entreprises sont parvenues à augmenter ou à maintenir leurs chiffres d’affaires dans la phase du confinement. Ainsi, 26% des entreprises ont même débité 10% ou plus de marchandises en sus en comparaison avec la même période de l’année précédente, le gain de chiffre d’affaires se situant entre 0 et 10% chez 26% autres. Surtout les jardineries fournissant les bourses et pratiquant la vente directe appartenaient au groupe qui affichait des chiffres d’affaires constants ou supérieurs.
Pour minimiser les fermetures d’entreprise à cause du manque de liquidités, la Confédération a proposé des crédits de transition jusqu’à 500 000 francs sans intérêt et sans preuve de solvabilité dès le début du confinement. Parmi les producteurs de plantes, 35% en ont fait usage. Cependant, seules 4% des entreprises ont dû injecter ces capitaux de tiers dans leur exploitation, alors que le crédit s’est avéré une pure mesure de précaution chez 31% d’entre elles.
Un semestre majoritairement positif
Les chiffres semestriels des floriculteurs sont aussi déjà disponibles. Ils laissent apparaître que 71% des producteurs de plantes ont pu préserver ou accroître leurs chiffres d’affaires. Parmi eux, 28% ont bénéficié d’une hausse pouvant atteindre 5% et 43% de plus de 5%. Des pertes de chiffre d’affaires ont été subies par 29% des entreprises productrices de plantes. Parmi ces dernières, 12% ont pu contenir les pertes en dessous de 5%, mais 17% les ont vu dépasser 5%.
Les perspectives pour l’année à venir se dessinent également favorablement en majorité. De fait, 54% des producteurs de plantes tablent sur une augmentation du chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente et 42% présument qu’ils vont s’en tirer « à bon compte ». Il est déjà clair par contre pour 4% des entreprises qu’elles vont accuser une perte en 2020. Vu que le marché des producteurs de plantes a tendance à bien évoluer, 14% des entreprises songent à embaucher plus de personnel. Toutefois, 74% des entreprises n’envisagent aucun nouveau recrutement ciblé. Pour 12% des entreprises productrices de plantes, la situation de départ se détériore néanmoins si fortement qu’elles doivent réduire leurs effectifs.
g’plus – Fachmagazin für die grüne Branche
Bahnhofstrasse 94
5000 Aarau
T 044 388 53 53
F 044 388 53 40
M redaktion(at)gplus.ch
Herausgeber von g’plus ist JardinSuisse,
Unternehmerverband Gärtner Schweiz.