Tout au long de leur évolution, les plantes se sont adaptées aux particularités régionales de leur environnement ainsi qu’à la composition spécifique du sol. On retient, en l’occurrence, un point particulièrement important, à savoir que, pour s’épanouir, toute espèce a besoin de lumière dans diverses proportions.
(ur)La nature offre des sites ensoleillés, mi-ombragés ou ombragés et s’y ajoutent, selon le degré de latitude, des facteurs saisonniers ainsi que des phénomènes climatiques et météorologiques. Mais au fond, de quoi est donc faite cette lumière vitale ? La physique définit la lumière comme étant la partie du rayonnement électromagnétique qui peut être perçue par les récepteurs sensibles aux couleurs de l’œil humain et dont le spectre se situe généralement entre 400 et 800 nanomètres.
La composition de la lumière dont chaque plante a besoin pour pousser revêt un aspect spécifique. Comme l’ont découvert des chercheurs, les plantes de notre zone de végétation sont habituées à un spectre lumineux dont la composition varie au fil des saisons. C’est ainsi que se déclenche aussi, par exemple, le début de la floraison. Pour la culture sous serre, cela signifie dès lors qu’il est possible d’optimiser la gestion des cultures en modulant précisément, en fonction de la phase de croissance d’une espèce végétale donnée, la composition de l’éclairage et son spectre lumineux, tout en l’additionnant à la lumière naturelle disponible.
Voilà le sujet sur lequel se penche depuis un certain temps une équipe d’étudiants de l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) dont les recherches se concentrent sur un projet de système d’éclairage intelligent baptisé « Aurora ». Cette équipe compte aussi au nombre de ses membres Remo Oberholzer, ingénieur en environnement désormais diplômé depuis le printemps dernier, qui, depuis, se consacre exclusivement à cette innovation. Celle-ci entend remplacer la traditionnelle lampe à vapeur de sodium, non seulement très gourmande en électricité mais aussi à l’origine d’une importante énergie thermique résiduelle et inapte à fournir un spectre lumineux précis. « Les lampes à vapeur de sodium peuvent être allumées ou éteintes mais l’éclairage reste difficile à moduler sans compter que les longueurs d’onde ne peuvent guère être adaptées », déclarait Remo Oberholzer sur la plateforme de la haute école spécialisée « fhews.ch ».
Le chercheur et son équipe ont à présent développé un éclairage LED à profil lumineux variable et pouvant être accordé avec précision à des cultures particulières sous serre par l’intermédiaire d’une application. Bien qu’Aurora soit encore un projet universitaire, il est prévu de fonder une entreprise spin-off de la ZHAW d’ici la fin de l’année. « Aurora » a obtenu en 2020 un soutien financier de CHF 150 000 de la Fondation Gebert Rüf et a, en outre, récemment remporté le prix « Start-up-Award Zünder », doté de CHF 100 000. L’entreprise, dont le siège est situé à Alpnach (OW), a déjà trouvé ses premiers clients dans le domaine des fermes verticales, comme le rapporte la Luzerner Zeitung. Elle compte aussi proposer son système d’éclairage intelligent aux jardineries à partir du deuxième semestre 2022. Les floriculteurs n’ayant souvent recours à l’éclairage que de façon saisonnière, une offre sur abonnement est également en cours de développement.
project-aurora.ch
Photo : mise à disposition
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