Avec le plan d’action «Produits phytosanitaires», le Conseil fédéral avait posé un certain nombre d’objectifs, afin de réduire les risques liés aux produits phytosanitaires (PPh) dans les eaux. Il al a pu faire un premier bilan globalement positif de ces mesures.
(axw) Avec le plan d’action «Produits phytosanitaires» adopté en 2017, le Conseil fédéral avait posé un certain nombre d’objectifs, afin de réduire les risques liés aux produits phytosanitaires (PPh) dans les eaux. Le 8 mai dernier, le Conseil fédéral a pu faire un premier bilan globalement positif de ces mesures. L’étude de la VSA et de l’Eawag – Plateforme Qualité de l’eau, qui vient d’être publiée dans la revue «Aqua und Gas», a examiné pour ce bilan intermédiaire l’effet du plan d’action sur les cours d’eau, en mesurant les concentrations de pesticides mesurées.
L’action des PPh ne se limite pas à la prévention ciblée des maladies ou à la destruction des ravageurs et des mauvaises herbes. Dans les eaux, ils peuvent nuire aux plantes, aux animaux et aux micro-organismes, réduisant ainsi la biodiversité. Les objectifs du plan d’action PPh exigent donc également une évaluation de l’état des eaux basée sur les valeurs limites (également appelées critères de qualité) de l’ordonnance sur la protection des eaux (OEaux). Les dernières évaluations montrent que les mesures prises ont certes montré leur efficacité, mais nos ruisseaux et rivières restent néanmoins fortement pollués par les produits phytosanitaires: dans 22 des 36 sites analysés (61%), les valeurs limites fondées sur l’écotoxicologie ont été dépassées.
Dans l’ensemble, plus de 250 dépassements des critères de qualité ont ainsi été observés en 2022. Neuf substances se sont même révélées plus dix fois supérieures aux critères de qualité et trois plus de 100 fois.
Toutefois, entre 2019 et 2022, le nombre de dépassements constatés chaque année a nettement baissé, passant d’environ 400 à quelque 250, et l’on constate une légère amélioration en 2022 dans les cours d’eau de taille moyenne et grande. Mais dans les ruisseaux de petite et moyenne taille, dont le bassin versant comprend des zones agricoles et urbaines, les valeurs limites fixées par l’OEaux ont été dépassées dans plus de trois quarts des endroits analysés.
Le rapport du Conseil fédéral part donc du principe que sans le développement de nouvelles alternatives pour la protection des cultures, il ne sera probablement pas possible de réduire de moitié le nombre de cours d’eau présentant des dépassements des valeurs limites d’ici 2027. Il est en revanche réjouissant de constater qu’en 2022, il y avait nettement moins de sites présentant plus de dix dépassements de valeurs limites. Au moins pour les zones fortement polluées.
Stefan Hasler, directeur du VSA, incite à concentrer les efforts sur les substances particulièrement toxiques ayant un risque élevé pour les organismes aquatiques. C’est le cas des pyréthrinoïdes, parmi les insecticides les plus utilisés dans le monde. En Suisse, ils interviennent principalement dans les cultures de colza et maraîchères, en sylviculture et dans le jardinage professionnel et amateur.
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